Le gouvernement soudanais, soutenu par l’armée, a accusé ce lundi les Emirats arabes unis (EAU) de recruter et de financer des mercenaires colombiens pour combattre aux côtés des Forces de soutien rapide (FSR), le groupe paramilitaire engagé dans une guerre contre l’armée nationale depuis avril 2023.
Les accusations d’ingérence étrangère, en particulier d’un soutien émirati aux FSR, sont récurrentes. Bien qu’Abou Dhabi ait toujours nié toute implication, plusieurs rapports d’experts de l’ONU et d’ONG internationales évoquent des liens étroits entre les Emirats et les paramilitaires soudanais.
Dans un communiqué publié lundi, le ministère soudanais des Affaires étrangères affirme détenir « des documents et preuves irréfutables démontrant l’implication de mercenaires colombiens et de ressortissants de pays voisins, sous le parrainage et le financement des Émirats arabes unis ».
La présence de mercenaires dans les rangs des deux camps avait déjà été signalée, mais celle de combattants colombiens a été documentée pour la première fois fin 2024, notamment dans la région du Darfour, selon des sources validées par des experts onusiens.
Plus récemment, une coalition de groupes armés alliés à l’armée, les Forces conjointes, a affirmé que plus de 80 mercenaires colombiens avaient été repérés à El-Fasher, capitale du Darfour-Nord et dernier bastion de l’armée dans cette région assiégée depuis mai 2024.
D’après la coalition, certains de ces mercenaires auraient été impliqués dans des opérations de drones et de coordination d’artillerie, et plusieurs auraient été tués lors de la dernière offensive des FSR contre la ville.
Dimanche, l’armée soudanaise a diffusé des images vidéo affirmant qu’elles montrent des « mercenaires étrangers présumés colombiens ». Le lendemain, le ministère des Affaires étrangères a annoncé avoir transmis des preuves de cette implication au Conseil de sécurité de l’ONU.