RDC : Progression du M23 malgré les pourparlers de paix

RDC : Progression du M23 malgré les pourparlers de paix

L’armée congolaise a dénoncé l’occupation d’une nouvelle localité dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) par les rebelles du M23, en dépit des efforts de médiation régionaux et internationaux.

Le 3 mai, les rebelles, appuyés par le Rwanda selon Kinshasa, ont pris le village de Lunyasenge, situé au bord du lac Édouard, dans la province du Nord-Kivu. Depuis la chute de Goma en janvier, le M23 a étendu son contrôle à plusieurs zones stratégiques.

Dans un communiqué, le colonel Mak Hazukay, porte-parole des Forces armées congolaises (FARDC), a dénoncé une « violation flagrante du cessez-le-feu » et des engagements pris dans le cadre des négociations en cours à Doha et à Washington. Il a averti que l’armée se réserve le droit de riposter.

Aucun bilan officiel n’a été communiqué, mais des sources locales font état de nombreux morts et déplacés. À Kyavinyonge, localité voisine, des centaines de personnes ont fui, trouvant refuge chez des proches ou dans des lieux de culte.

Cette nouvelle offensive survient malgré la signature, le 25 avril à Washington, d’une « déclaration de principes » entre les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda. Les deux parties s’étaient engagées à proposer un projet d’accord de paix avant le 2 mai, un objectif qui n’a pas été atteint.

Le conflit s’est intensifié depuis janvier avec la prise de Goma, puis de Bukavu en février. Ces deux villes, situées à la frontière rwandaise, sont riches en minerais comme le coltan et l’or.

Le M23, composé majoritairement de Tutsis, a repris les armes en 2021, relançant une guerre qui ravage l’est du pays depuis plus de deux décennies, malgré la présence des Casques bleus de la Monusco.